Ajay Mancini est un tigre au pelage aussi flamboyant que son passé est sombre. Originaire des montagnes corses, il avait vu le jour dans une petite maison isolée, entourée d'oliviers centenaires et du murmure du vent dans les maquis. Pourtant, son prénom, Ajay, était un écho à ses racines indiennes : son père, un marin venu de Goa, avait choisi ce nom en hommage à un héros local, symbole de courage et de résilience. Sa mère, corse jusqu’à la moelle, avait accepté ce clin d’œil exotique, en y voyant un signe du destin.
Son regard perçant, capturé dans ce tableau, racontait mille histoires : celles des nuits sans sommeil, des promesses murmurées et des trahisons mémorables. Ajay avait longtemps régné sur le milieu clandestin de l'île, à la tête d'une organisation aussi redoutée que respectée. Son manteau épais, bordé de laine, et son foulard rouge sang, étaient autant de symboles de sa puissance et de son élégance.
Mais Ajay Mancini n’était pas seulement un parrain de la mafia corse ; il était aussi un stratège visionnaire, un esprit raffiéné. Il avait un amour profond pour les classiques de la littérature française et italienne. On racontait qu’il gardait toujours un exemplaire de "L’Art de la Guerre" de Sun Tzu sur sa table de chevet, annoté de ses propres réflexions. Ses affaires étaient menées avec une précision militaire, et il se plaisait à résoudre les conflits par une maîtrise rare de la diplomatie. Pourtant, ses ennemis savaient qu’il ne fallait jamais confondre son calme apparent avec une absence de danger.
À présent retiré de cette vie tumultueuse, Ajay s’était exilé dans une demeure cossue en Toscane. Son regard, toujours aussi intense, portait les cicatrices du passé, mais était également animé par une certaine forme de paix retrouvée. Il passait ses journées à s’adonner à la peinture et à la musique classique, loin des tumultes et des intrigues. Pourtant, une question planait toujours dans l’esprit de ceux qui l’avaient connu : Ajay Mancini avait-il vraiment tourné la page ou n'était-ce qu'un silence avant une ultime revanche ?